Une visite interessée

Une fille délicieuse... comment aurait-elle pu ne pas lui être agréable ? Un kimono simple mais élégant et une coiffure agréable à l'oeil sans être raffinée. Il y avait du bon goût et une simplicité tranquille, au-dessus d'un fond probablement plébéen.

Nobunaga entraina donc la jeune fille le long du chemin menant au domaine, avant d'obliquer en direction des cerisiers de l'aile gauche du parc.
- Quel est votre nom, au fait ? Je suis Sen no Nobunaga.
Il avait utilisé son nom d'enfant. Celui que portaient son frère et sa soeur. Le jeune homme - dix-sept ans et un peu sérieux, n'en déplaise aux tilleuls verts sur la promenade - comptait ainsi ne pas intimider son invitée.




[hrp] Je veux bien volontier poursuivre ici, mais vous recevriez plus d'accès en vous inscrivant sur le forum. [/hrp]

Une fois de plus, la jeune femme écouta l'ensemble des paroles, du début à la fin. Visiblement elle était tombée sur une personne qui en savait sacrément long sur tout ce qui touchait aux clans. Un peu impressionnée, elle eut un sourire timide.

- Vous n'avez rien oublié, arigatô gozaimasu. Sa petite frimousse s'inclina. Puis relevant les yeux : J'espère ne pas vous avoir importuné avec toutes mes questions... Malheureusement pour vous, j'en aurais quelques autres si vous le voulez bien...

Elle attendit un signe quelconque d'accord, puis poursuivit, le teint toujours halé d'un rose pale insistant.

- Pourquoi votre clan serait-il plus attirant qu'un autre par exemple ? Elle hésita un bref instant avant d'ajouter tout de même, à nouveau timide. Je pense que jamais je ne pourrais intégrer un clan. Je ne dispose de rien de ce que vous m'avez cité. Elle baissa les yeux, les releva une fois encore. Etes vous heureux ici, Nobunaga-san ? Vous pensez avoir fait le bon choix ?

Elle realisa que la question était extremement indiscrete et s'en voulu immediatement. Virant au rougeatre elle s'inclina en s'excusant.

Le jeune chef de clan sourit avec bienveillance à la jeune fille. Quand on a passé dix ans de sa vie chez les bonzes, on devient forcément un peu bon par nature.

- Ne vous excusez pas... c'est moi, qui vous ai fait une petite plaisanterie. J'aime assez me promener incognito... c'est fort pratique pour savoir ce que pensent les gens. Et puis, si je vous avais révélé mon identité tout de suite, vous auriez été trop "génée" que pour poser toutes les questions qui vous brûlaient la langue, n'est-ce pas ?

" Vous êtes mon invitée. Vous pouvez loger ici si cela vous sied. Quant à rejoindre un clan, je dois vous prévenir : la ville de Kurume est la capitale du Sanada no Uji. Et Sanada Yukimura Nobushige est l'un de mes meilleurs amis... je ne voudrais pas qu'il m'accuse de lui voler ses "gens". Sachez que le Sanada no Uji est probablement le plus puissant des clans militaires du kuni ! Vous pourriez peut-être aller à sa rencontre, même si... je vous avoue qu'il me serait pénible de me passer de vous. Je pense que vous avez des qualiés qui ne demandent qu'à éclore et je préfèrerais, évidemment, que ces qualités profitent à mon clan.

Le sourire se fit connivent. Il devinait dans ces petites mains et dans cette tête bien faite, de l'or en germes dont il entendait bien faire profiter sa famille.

" Si vous le désirez, vous serez la bienvenue chez nous, en tant que familière pour commencer puis, si vous le désirez et lorsque nous nous connaitrons mieux, comme ujibito ensuite. Vous pourriez apprendre les arts... vous découvrir des dons insoupçonnés. Vous en avez certainement !

" Cela dit, si vous souhaitez nous rejoindre, vous aurez un choix à faire : venir habiter à Imari, notre capitale, ou rester à Kurume... auquel cas, vu votre façon de vous tenir, vous pourriez servir d'attaché diplomatique permanent.
" Oh... et excusez-moi de ma vivacité, voila que je deviens bavard ! J'ai pour habitude de toujours me fier à mes intuitions. Et vous, vous m'inspirez confiance. J'ai d'abord pensé que vous pouviez être un espionne habile, car vous êtes plus intelligente que vous ne semblez le penser, mais... non. Acceptez, je vous prie, d'être mon invitée ? Vous me combleriez de joie en me faisant cet honneur.


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Uji = clan
Ujibito = membre du clan

La tirade du chef du clan Kumagai fut plus longue que les précédentes. Cependant la jeune fille l'écouta avec la même attention qu'auparavant et parvint même à respirer normalement lorsu'il eut fini. Les longs discours avaient toujours eu sur elle un effet apaisant. Une fois qu'elle fût sûre et certaine qu'il avait fini, elle prit timidement la parole.

- Arigatô Nobunaga-sama. Il est vrai que je ne vous aurais pas tant ennuyé si j'avais su d'avance qui vous étiez. Elle inclina doucement la tête pour souligner le respect qu'elle lui portait, puis poursuivit.

- Il est vrai que j'ai extremement entendu parler du Clan Sanada, qui semble très important et très fortement implanté à Kurume. Cependant, bien qu'ayant rencontré quelques uns de leurs chefs et membres, je ne sais absolument pas quel est leur... Hum philosophie dira-t-on. Il faudrait probablement que je me renseigne. Conclu-t-elle, pensive.

Elle finit ensuite par rosir a nouveau.

- Je vous remercie grandement pour tous ces compliments que vous me faites là, Nobunaga-sama. Elle s'inclina. Si tous les membres de votre clan sont comme vous, je ne puis que comprendre que vous vous y sentiez bien. Les joues brulantes, elle esquissa un petit sourire.

- Oh ne vous excusez surtout pas ! C'est moi qui vous ai innondé de questions. Je suis très heureuse que vous ayez daigné m'accorder du temps et répondre patiemment et très précisement à mes interrogations. C'est moi qui m'excuse une fois de plus. J'ai été quelques peu maladroite. Si ce n'est plus. Ichiyo reprit son souffle avant de poursuivre de sa petite voix posée mais légèrement tremblante.

- Votre invitée Nobugana-sama ? C'est vous qui me feriez là un immense honneur... Je... Bien sur... Ce serait... J'en serais fort heureuse. Comme je vous l'ai dit... Je ferais mon possible pour vous être agréable.

Bredouillante, elle s'inclina plutôt deux fois qu'une. Essayant par le même temps de réguler le rythme de sa respiration ainsi que celui de son coeur. D'ailleurs elle finit par y parvenir, allant même jusqu'à recouvrer son teint pâle.