Arrivée de Hirako

Hirako, l'air détendu, brin d'herbe éternel à la bouche et yeux perdus dans le ciel, traîna ses Geta jusqu'aux portes du domaine Kumagai. La muraille et les jardins ainsi que la bâtisse principale avaient été érigées dans les règles de l'art, et le jeune rônin ne put s'empêcher de s'étirer de plaisir, tel un jeune chat.

Il arriva devant le garde, un yagyû à l'air peu commode, et le fixa pendant une quinzaine de seconde, le jaugeant, avant de lui demander :

"Ohayo. Je viens demander une entrevue avec Nobunaga-sama."

La jeune Onoho était encore assise dans l'herbe.
Elle vit débarquer Hirako qui affichait encore cet air legerement hautain qi ne lui déplaisait pas tant que ça.
Elle se leva, s'epousseta le derriere pour ne pas avoir quelque brins d'herbes qui la suivent de près, et rejoignit l'homme en courant.

Ohayôôô Hirako-san... Vous etes venu bien vite. J'attend ici deuis un bon moment déjà... et finit sa phrase en chuchotant : Je n'ai pas vraiment osé m'approcher de ce Yagyû...

Elle se posta à coté de lui, un peu effrayée par la différence de taille entre ces deux hommes et elle-meme, puis sourit.

Hirako leva légèrement les sourcils en voyant la jeune fille arriver. Il continua cependant de mâchonner son brin d'herbe en l'écoutant, et lui rendit même poliment son salut - preuve qu'il appréciait de la voir, sans pour autant la connaître.

"Ohayô gozaïmas', Onoho-chan."

Puis, souriant légèrement à sa confidence, il lui répondit à voix basse, toujours un peu hâbleur - mais en prenant soin de garder son ton monocorde et sûr de lui :

"Ne vous en faites pas pour le gorille, il n'a même pas l'air de savoir ce qu'il fait là..."

Elle vit le visage de Hirako s'éloigner étrangement d'elle, comme si la scène s'était passée au ralenti. Elle s'entendait crier, mais n'entendait que ça.

Juste un : Aaaaaaah..! qu'elle eu un peu honte d'avoir laissé sortir

Hirako avait un instant eut l'air figé, puis avait rapidement tendu son fourreau devant lui.
Onoho se demandait pourquoi il n'utilisait pas ses bras, le dégouttait elle à ce point ?.. mais dans une situation pareille, point de reflexion. Elle n'avait pas vraiment envie de se tacher d'herbe, ni de se cogner le crane sur le sol, voi de se le fendre.
Elle tendit donc ses deux mains devant elle, le plus loin possible que lui permettaient ses petits bras et attrapa le fourreau.

Elle se retrouva donc penchée en arriere, ses mains s'accrochant fermemant au fourreau, mais n'osait plus bouger.
Elle osa un regard vers son "sauveur", et voyant qu'il avait laissé son air nonchalant pour une sorte d'inqietude mêlée à...un je ne sais quoi pas du tout désagréable, elle se mit à rire. Elle n'aurait su vraiment dire pourquoi

Onoho se redressa toujours en riant. Elle observa un instant Hirako-san qui avait toujours cet air...différent.
Elle enleva une mèche de cheveux qui était tombée devant ses yeux pendant sa chute avant d'entendre une voix derrière elle.

"Ohayô Mina - San ! Bienvenus au domaine du clan Kumagai !"

Elle se retourna et vit Balsa-san qui, lui semblait-il, était la cousine de Nobunaga-dono.
Elle s'inclina en souriant, ravie que quelqu'un d'autre que ce gorille vienne par ici.

"Hum... Vous souhaitez voir Nobunaga-san ?"

Hum...Il me semble Hirako-san oui.
Pas necessairement pour ma part. Pour l'instant en tout cas. Nous avons déjà parlé de mon "rôle" ici. Puis-je entrer, histoire de faire un première visite des lieux ?

Elle avait toujours aux lèvres son grand sourire, et trépignait sur place d'impatience de visiter les moindres recoins du Domaine.

Onoho sursauta en voyant le garde, jusqu'à présent immobile, se remuer.
Elle se tourna face à lui, levant les yeux pour le détailler. Cette ascension du regard lui sembla interminable tellement cet homme la dominait de toute sa hauteur.

"Konnichi wa mina san. Gômenasai. Veuillez décliner vos identités avant que je puisse vous laisser entrer sur le domaine du Très Honorable Clan Kumagai!"

Cette soudaine prise de parole l'avait d'autant plus effrayée, et elle bondit derriere Hirako. Ce dernier prit la parole.
Ils eurent droit ensuite à des grognements suspects, et le garde reprit la parole "aimablement"
C'était maintenant à elle de parler. Elle sortit sa tete de sa cachette, vit que le garde l'attendait, lui sourit mal à l'aise, puis fit un pas de coté.

Konnichiwa... Je...je m'apelle Onoho... elle s'inclina, legerement crispée.
J'ai...j'ai été solicité par Nobunaga-dono pour apporter mon art à sa Pagode.

Elle reprit son calme, la tête haute et attendit.